La seule femme connue pour avoir combattu farouchement au sein du gouvernement et s'être opposée fermement à Habyarimana (alors que d'autres le faisaient depuis le RPF, comme Inyumba et d'autres), était Madame Agathe Uwilingiyimana.
Madame Uwilingiyimana est entrée en politique en 1992 à travers un parti d'opposition. En avril 1992, le Premier ministre de l'époque, Dismas Nsengiyaremye, nomma Madame Agathe au poste de Ministre de l'Éducation (1992–1993).
Madame Agathe rejetait l'arrogance et a introduit des réformes significatives au sein du Ministère de l'Éducation.
En tant que Ministre de l'Éducation, l'une de ses premières actions fut d'abolir la politique discriminatoire des « quotas ethniques et régionaux » dans l'admission scolaire — où les places dans les écoles secondaires et supérieures étaient attribuées selon les régions — et de la remplacer par un système basé sur le mérite individuel, où les élèves étaient admis selon leurs performances académiques. Habyarimana n’a pas apprécié cette décision, et cette réforme n’a jamais été pleinement mise en œuvre.
Madame Agathe devint ensuite Première ministre dans un gouvernement de coalition composé de plusieurs partis politiques (1993–1994).
Elle occupa ce poste jusqu’au moment où les Accords d’Arusha devaient être mis en œuvre, et elle exerça des pressions sur Habyarimana pour qu’il respecte ces accords.
Selon les Accords d’Arusha, le parti MRND obtenait la Présidence de la République, cinq postes ministériels et onze sièges au Parlement. Le FPR obtenait également cinq postes ministériels — dont celui de Premier ministre adjoint — et onze sièges parlementaires.
D’autres partis comme le PSD, le MDR et le PL obtenaient des postes comme la Présidence et la Vice-Présidence du Parlement, la Primature ainsi que d'autres ministères. À l’exception du parti CDR, tous les autres partis obtenaient 11 ministres et 37 députés.
Habyarimana refusa de prêter serment aux membres de ce gouvernement sous prétexte que le parti CDR n’en faisait pas partie, alors que ce dernier ne reconnaissait même pas les Accords d’Arusha.
Madame Agathe fut assassinée au début du Génocide contre les Tutsi à cause de ses idées progressistes. Elle ne fut pas nécessairement tuée parce qu'elle était Tutsi, mais plutôt à cause de ses convictions nobles et de son opposition à la discrimination ethnique. Le Génocide ayant été planifié à l’avance, toute personne qui s’y opposait était éliminée.
Pendant ces 100 jours de commémoration marquant la 31e année du Génocide contre les Tutsi, je continuerai à partager ces récits historiques.
Demain, je commencerai à raconter comment l'opération de l'arrêt du génocide à travers tout le pays a été lancée. Restez avec moi ici :
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